lundi 18 février 2013

Samedi 9 février : premier jour à Kourou.


Samedi matin, 6h30 : je n’ai pas beaucoup dormi, mais je suis tirée de mon lit par cette douce cacophonie formée par de nombreux chants d’oiseaux. Douce musique irrésistible. Qu'est-ce qui se cache derrière ces sons ? Je me lève, prépare mon café et vais sur la terrasse de l’appartement. Et là, le bonheur : des rouges, des jaunes, des bleus – et des moins colorés aussi. Que c’est agréable d’observer le spectacle offert par la faune locale, en buvant son café, au petit matin !






Je tourne la tête et – surprise ! – une petite mante religieuse trône sur le mur. Je ne résiste pas et vais dans ma chambre chercher mon appareil photo. Et c’est parti pour une première séance de shooting ! 





Bon, ces premières photos ne sont pas terribles. Fatigue, pas habituée à la luminosité, on verra plus tard. Je me lave, m’habille et – hop ! – c’est parti, direction le marché créole, avec mon petit sac à dos pliant et mon appareil photo. Il est 8h30 et le soleil tape assez dur.

J’en profite pour vous montrer à quoi ressemblent les bâtiments de la résidence universitaire :


Et vamos au marché créole, rue du Général de Gaulle, à environ 15-20 minutes de la résidence !

Quel itinéraire vais-je prendre ? Vue l’heure, j’ai le temps et je décide de prendre le chemin le plus « naturaliste », en faisant le tour du lac du Bois Chaudat. C’est un des trois lacs artificiels créés pour rendre les terrains sur lesquels la ville de Kourou a été érigée viables. En effet, Kourou se trouve en plein cœur d’une zone marécageuse, qu’il a fallu remblayer avec du sable. Ces lacs servent également de lieu d’évacuation des eaux usées. Et, lorsqu’il fait chaud et que le vent se lève, on comprend tout de suite pourquoi certains les appellent lacs « Pipicaca »…




   



Là aussi, plein d’oiseaux, ainsi que des fleurs. Je ne veux pas arriver au marché trop tard, mais je me fais quand même plaisir en prenant quelques photos de fleurs. Pour les oiseaux et les insectes, ce sera une autre fois : je suis partie léger, avec mon petit objectif (il ne faut pas oublier que j’aurai des courses à ramener !).


Arrivée au marché créole, je suis contente : il est plus grand que ce que je pensais trouver. Et côté fruits et légumes, c’est le bonheur ! Mangues, papayes, maracujas, pitayas, pastèque, ramboutans, bananes (cavendish – les classiques qu’on retrouve sur nos étals en Europe, plantain, fifi, cochon, bananes rouges, des bananes, des bananes et encore des banaaaaaaaaaaanes, pour la petite primate que je suis),… il y a presque trop de choix !!! Bon, il ne faut pas que je m’emballe, le réfrigérateur n’est pas très grand et on le partage à 4. Je prends donc un peu de pastèque, 2 mangues (les petites vertes, super parfumées), une papaye verte (qui était en fait presque mûre), des tomates, des oignons, de l’ail, des épices et des banaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaanes (les petites bananes fifis ou cochon, je ne sais pas exactement, mais c’est un délice) !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Sur le chemin du retour, je m’arrête au supermarché chinois. Je décide de faire quelques courses de base… qui se sont vite transformées en grosses courses. Difficile de rentrer à pieds avec tous mes sacs et sous le cagnard. Je décide de faire du stop. Un gentil monsieur s’arrête et me conduit jusqu’à la résidence. Sur le chemin, il me raconte un peu l’histoire du lac du Bois Chaudat et de la ville. Je lui propose de me déposer à l’entrée du quartier, mais il insiste pour me déposer juste en face de mon immeuble. Vraiment très gentil ! Et me voilà rentrée, je peux prendre un petit-déjeuner bien mérité.

Café, tartines (le pain de mie de chez le chinois est dégueu, soit dit en passant…) et jus de fruit. Puis un peu de rangement dans la chambre, profiter de la vue sur le balcon, premier repas : une bonne salade composée de riz, tomates et papaye verte râpée, que du bonheur !

Dans l’après-midi, je ressors, direction avenue des deux lacs pour acheter une puce guyanaise pour mon téléphone portable. Ce fut rapidement fait. J’en profite pour faire un détour par un magasin de souvenirs, juste pour le plaisir des yeux. Du tee-shirt au bel article en bois tropicaux tournés, il y en a pour tous les goûts. Et les bois sont vraiment beaux. Ce n’est pas donné, mais je pense repartir avec quelques objets. Au moins, je connais maintenant ce qui existe, je peux réfléchir pendant ces 4 prochains mois aux cadeaux à rapporter (@ moins que ce soit rhum pour tous le monde, qu’on me prévienne dans ce cas là…). Je retourne tranquillement à la maison, avec les derniers rayons de soleil. En effet, il est 17h30 passé et, vers 18h – 18h30, la nuit tombe.

Le soir, c’est conversation avec mon Koala, repas avec les filles (je viens d’arriver, c’est moi qui offre : bœuf aux oignons avec des nouilles chinoises), on discute, le temps passe vite, il est 23h, dodo au son des chants des grenouilles.  




dimanche 10 février 2013

8 février 2013 : le départ.

C'est le grand jour, direction l'aéroport d'Orly, en RER (en partant de chez mes parents, c'est beaucoup plus rapide qu'en voiture). Heureusement, j'ai 2 très gentils porteurs : papa et mon Koala. On arrive à l'heure à l'aéroport.



Il est temps d'aller s'enregistrer. Là, il va falloir pousser le chariot toute seule (heureusement qu'il y a des chariots...). Ayant lu, relu et entendu que la vie était chère en Guyane, j'emmène un maximum de choses : médicaments, produits d'hygiène, de quoi cuisiner,etc. Je rogne un peu sur les fringues (quoi que, pas tant que ça finalement). Pas grave, je ne vais pas à un défilé de mode. Au pire, Yves vient au mois de mars. En rajoutant le matos entomo, on arrive à une valise de 20 kg et un sac de 18 kg, plus le sac photo et l'ordi, me voici chargée comme un mulet !






Puis je passe un dernier coup de fil à maman, on prend un ti café, et vient l'heure d'aller passer la douane. Un gros poutou à papa et Yves m'accompagne un peu plus loin. Ca fait bizarre, les rôles sont inversés. Une petite larme, un gros câlin, plein de <3 <3 <3...


... puis douane, embarquement (avec un peu de retard), on s'assied, les consignes de sécurité sont données, on décolle.








Dans l'avion, le repas était vraiment pas mal. Pour ma part, j'ai pris un planteur à l'apéro et une bière pendant le repas. Le plat était bon, le pain et la tartelettes très bons. En prime, j'ai un bandeau et de superbes sur-chaussettes jaune poussin. On va se servir en boissons (softs) quand on veut, la sélection de films est assez chouette. Seul bémol : les sièges sont vraiment minuscules, pas moyen de dormir assise là-dedans (et je n'étais pas la seule dans ce cas).

Au bout d'un peu moins de 9 heures, la Guyane apparaît. De la forêt, de la forêt et encore de la forêt ; ici et là une rivière ou une piste, quelques maisons. Ma voisine trouve que la vision qu'on a de l'avion fait penser à un brocoli. Ce n'est pas faux. Puis c'est l'arrivée à l'aéroport de Cayenne, avec 45 minutes de retard. Encore 30 minutes pour récupérer les bagages, puis je retrouve mes chauffeurs : Nicolas, mon maître de stage, et une de ses anciennes coloc' venue récupérer une amie qui avait pris le même vol que moi. Discussions habituelles pendant le trajet (d'où on vient, formation, le boulot,...), arrivée à la résidence universitaire.

Là, je fais la connaissance de mes 2 colocataires pour les mois à venir (il y en a un troisième, que j'ai croisé vite-fait). Elles sont très chouettes. On a discuté pendant un temps, puis il a bien fallu ranger les affaires. Alors j'ai investi ma chambre. Sympa, environ 10 m², meublée avec le strict nécessaire (mais quand même pas mal de rangements), l'appartement est bien ventilé et propre. Il y a bien quelques petits défauts (problème de robinetterie et manque de chaises), mais c'est le lot des résidences universitaires. Dans l'ensemble, y a pas trop à se plaindre.

Puis, la fatigue venant, il fut temps de se coucher. Après une bonne douche, je me suis laissée bercée par les chants des grenouilles.

Préambule

8 février 2013, ça y est, les dés sont jetés. Plus moyen de reculer (ou la chute risque de faire très mal...). Me voilà dans l'avion pour Cayenne, le début d'un voyage de 4 mois en Guyane française, cet océan de verdure. Au delà de l'inconnu, de la chaleur et de l'humidité, il y a cette nature et la biodiversité qu'elle abrite. Des grands vertébrés emblématiques aux insectes les plus étranges, j'espère ne pas perdre une miette de cette richesse à portée de sens, et pouvoir faire partager ma passion pour ce monde qui nous entoure et que l'homme malmène tant. D'un naturel curieux et gourmand, je ne manquerai pas également de faire partager les autres richesses de cette région méconnue, telles que la cuisine et l'artisanat local. En bref, voici juste le récit d'une Guyane vue à travers les yeux d'une Koalinette curieuse et passionnée, prête à vivre cette nouvelle expérience en la croquant à pleines dents, se délectant de ces superbes moments dont Mère Nature a le secret.